I am not an outspoken extravert as people in this craft can be. I am not a raging bull claiming victories on the battlefield. I am no legend, I hold no magic. Others are cut from that miracle cloth, I am just warm durable denim. And maybe just worn-out not-so-durable denim. I don’t know anymore.
I have been doing this for a while now. A long while. It has taken its toll on me. Still, when the weight of the years is too much to bare, I try to remind myself. There was a time when I enjoyed doing what I did. It made sense. I could see it leading me somewhere.
You can find my seal in many places around the world. It is imprinted on the dozens of battlefields where I silently lead the troops to victory. It is barely noticeable. Stardust. But it is definitely there. It is by no means a magic seal, its purpose is not to dazzle. It is only supposed to make things work. To do the job. To bring soundness within reach so that “sound” stops being a luxury in these realms and starts to become a standard.
I do not find my craft to give meaning to my life, nor is it a vector of self fulfillment anymore, as maybe a doctor healing people or an explorer pushing the boundaries of the great human adventure would see theirs. Still, I enjoy the memories, and I have so many of them that they must amount to something.
I learnt so much on the road, I met so many people, overcame so many challenges. I can still remember the fun over the years, even across the crisis, the pandemics, and the inevitable passage of time. A dull walk in the parc would not have yielded so many tales.
I am so tired of the battles. I don’t know if I can lead one anymore, if I can fall back on my feet no matter how high the fall, no matter how shaky the ground. If there is still fun ahead. It is all about that in the end. How much fun can this old knight squeeze out of the remaining time to serve. I guess I will never know if I do not try. One last time.
Bien embarrassée par une introduction à cette lettre que les muses ne se sentent pas pressées de m’inspirer, je rentre dans le vif du sujet sans ambages et autres fioritures et vous prie d’excuser ces tergiversations.
Je me présente donc, je suis Mélodie Lalangue, orthophoniste de formation, métier auquel mon nom semble me prédisposer, et titulaire d’un diplôme de Maitrise en orthophonie.
Je suis actuellement étudiante en Master 2 Création Artistique — parcours Musicothérapie à l’Université Paris Descartes, formation à laquelle me prédisposait sans doute mon prénom cette fois. Dans le cadre de cette formation, je suis à la recherche d’un stage pratique de musicothérapie dans un établissement sérieux pour compléter mon cursus.
Lors de mes précédentes expériences, j’ai eu l’opportunité de découvrir l’efficacité de la musique dans l’accompagnement des patients avant, durant et après des chirurgies qui affectent leurs états physiologiques et psychiques, notamment des chirurgies sans anesthésie générale.
Si la musique seule ne guérit pas les maux, elle contribue grandement au bien-être du patient, selon un ancien adage qui se vérifiait tous les jours lors de mes stages précédents, à la stupeur de la Traditionnelle Ecole de la Pratique Ancienne et Acceptée à laquelle adhéraient nombre de mes collègues, ceux, en tout cas, qui ne jurent que par les thérapies médicamenteuses. Voyez-vous, la musique adoucit les mœurs.
Au cours de mes recherches, infructueuses pour le moment, mais le salut ne saurait tarder, j’ai appris que certaines procédures au sein de votre établissement se pratiquent sous anesthésie locale avec un accompagnement comme l’hypnose. Je suis convaincue que la musicothérapie peut être une approche complémentaire et que la collaboration entre différentes disciplines d’accompagnement dans ce type de procédures ne peut que favoriser la qualité des soins. “Plus on est de fous, plus on rit” est un adage qui pourrait s’appliquer littéralement à ces approches novatrices, hypnose, musique, que d’aucuns qualifieraient de folies, et leurs promoteurs de fous.
Mais nous n’en sommes sans doute plus à cette étape primaire de la réflexion dans un établissement tel que le votre, ou peut-être pas encore, ce qui constituerait un défi que je serai très encline à relever. Voyez-vous, un stage dans ce domaine au sein de l’hôpital me permettra de développer mes connaissances et mon expérience dans l’accompagnement des patients en musicothérapie, et de m’ouvrir à d’autres domaines d’accompagnement, tout en permettant à l’hôpital de s’ouvrir à plus de domaines thérapeutiques non médicamenteux qui démontrent tous les jours leur efficacité en tant que complémentaires des thérapies médicamenteuses.
La combinaison de mon expérience professionnelle en tant qu’orthophoniste et de ma formation en musicothérapie est une valeur ajoutée qui me permettra de mettre en place des projets thérapeutiques personnalisés qui se basent sur ces deux approches qui, comme vous le savez, sont toutes les deux fondées sur des preuves scientifiques. Les pseudo-sciences n’ont pas leur place dans une candidature sérieuse, vous en conviendrez.
A ce stade de ma lettre, je devrai peut-être essayer de vous convaincre de mes capacités de travail en équipe, de ma rigueur et autres qualités génériques du candidat idéal et idéalisé, mais je crois qu’un stage pratique me permettra de les démontrer de manière beaucoup plus convaincante que n’importe quelle diatribe énumérant des chimères du monde de l’entreprise, que j’éviterai bien évidemment d’inclure dans cette lettre. Il vous suffira de constater que je mets l’humain au centre de mes préoccupations professionnelles pour que tout le reste suive et que la musicothérapie se mette en musique.
Dans l’attente de votre réponse, et pour finir cette lettre sur une note plus classique et moins irrévérencieuse, je reste à votre disposition pour de plus amples informations et vous prie d’agréer mes salutations distinguées, sans me tenir rigueur de ces quelques pointes d’impertinence dont j’ai eu l’outrecuidance de parsemer ma prose, dans le but de piquer votre curiosité et vous éviter ce qui aurait autrement été une bien fade lecture.
Cordialement,
Mélodie Lalangue
A Rita, a Claire, mes complices dans cette entreprise d’irrévérence