Lignes solitaires, lignes orphelines, de celles qui hébergent les mots qui ne comptent que pour les inconnus et les ombres.
Pages désertées des lecteurs potentiels, essais que plus personne ne revendique, lettres signées d’illustres inconnus, billets d’humeur qui ne crient leur rage que face au néant, billets d’humour voilés de cette délicatesse un peu cynique qui naît de la mort d’un monde que l’on pensait connaître, à défaut d’aimer.
Vers qui ne se déclament que dans le secret d’une nuit noire, rimes tremblantes et larmes dans la voix, poèmes que nul ne compose plus, ou alors seul dans le secret de la nuit, à la lueur d’une chandelle peut-être, ou alors face aux étoiles d’un juillet méditerranéen, ou plus souvent sous la pluie battante d’un janvier rageur.
Bouteilles jetées à la mer, confiées aux marées du hasard, mais qui cultivent quand-même le secret espoir que le hasard ait pour une fois un prénom, un nom. Et un peu d’esprit.

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