Minuit quinze. La maison dort. Dehors, une bise qu’on dirait de janvier souffle le froid sur les braises mourantes d’un novembre moribond. C’est comme si le mois de décembre s’était défilé. Dans les combles, une loupiote éclaire tant bien que mal l’antre où tous ces vieux souvenirs s’entassent au fil des déménagements: quinze ou vingt ans de livres, papiers, bibelots et autres bricoles dans lesquels une sagesse née de la nostalgie d’un départ sans retour m’empêche de fureter.
Jouer à l’archéologue dans ce fatras peut s’avérer franchement dangereux quand on danse sur un fil tendu entre deux mondes.
Cette rencontre vingt ans après exige pourtant une exception. Je me dois de chercher, je vous dois de trouver. Je tire sur un fil, l’ouvrage suit, les souvenirs défilant à mesure que les mailles se défont. Et puis, le clou du spectacle. Un nouveau monde.

A Wissam et Tessa, à Marc, à Joseph, à Joumana, à cette rencontre inespérée en novembre à Issy.
A Jad, à nos chemins qui se sont croisés par le plus pur des hasards, il y’a quelques semaines dans un coin de Bauchrieh.
La boucle est bouclée, les mousquetaires sont toujours là.
Vingt ans après.

Leave a comment