Vers les Etoiles

Tu t’en étais bien approché. A chaque coup de poing, à chaque coup de pied, tu t’en rapprochais davantage. Et chaque fois que tu voulais t’éloigner de ce noir absolu, l’univers semblait conspirer pour t’y précipiter à coups de talon dans la figure. Pas un espoir ne pointait, pas une lueur dans cette nuit sombre, la lumière t’avait déjà précédé au-delà de l’horizon.

Tu t’en étais bien approché. Tu as bien failli y rester. Aux rares voix qui s’indignaient s’opposait une fin de non-recevoir. Le silence fut la réponse de l’univers à ton agonie. Pas un ami n’avais pris la peine, pas une main tendue dans cet enfer. Tes vrais amis étaient peut-être déjà au-delà de l’horizon.

Tu t’en étais bien rapproché, tel le rayon de lumière que tu croyais être, affranchi du temps et de ses contraintes, sans te rendre compte que même la lumière que tu n’étais plus depuis longtemps ne pouvait s’échapper de ce puits, une fois happée par l’horizon au-delà duquel l’existence se fond dans le néant et le néant dans l’existence. Le néant t’attendait au-delà de l’horizon.

Tu t’en étais bien rapproché. Tu as bien failli basculer. Et puis, l’inexorable chute s’est enrayée, on ne sait comment, par quel hasard, par quel miracle. Tu flottes maintenant à la limite du rouge et du noir, corde raide qui sépare l’être du néant, mais je crois que l’espoir est encore permis. Les lois immuables qui régissent l’univers font qu’avec la bonne accélération, tu pourrais t’en éloigner, tu pourras t’affranchir de l’attraction qui t’enchaînait à ce destin. Mais pour cela, il faut faire une croix sur une partie de ton être, il faut éjecter une partie de toi-même pour espérer échapper à l’horizon des évènements, comme une fusée qui décolle, qui doit se séparer de ses étages à mesure qu’elle s’élève, pour espérer atteindre l’orbite, pour toucher les étoiles.

Les lois de l’univers et de la mécanique veulent ça.
La conservation de la quantité de mouvement veut ça, tiens!

{\displaystyle {\vec {F}}={\frac {\mathrm {d} {\vec {p}}}{\mathrm {d} t}}}

Mais surtout, tes enfants le veulent aussi. Tu le leur dois.

Oui, tous les espoirs sont permis ce soir, mais il y’a tellement à élaguer, tellement à changer. Il y’a tellement à éjecter pour espérer survivre. Et peut-être vivre.

Pour atteindre les étoiles.

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