Je sais les insomnies. Je sais les remords. Je sais l’opprobre qu’il te semble entrevoir déjà dans leurs yeux.
Je sais les aveux coincés au fond de la gorge, la peur d’être découvert, l’aliénation, le dégoût de toi-même.
Je sais la souffrance. Je sais la peur de retomber. Je sais la peur du tribunal des hommes, de ses verdicts sans pitié, je sais la flétrissure. Je sais les amis perdus, la compromission première, la deuxième, moins brûlante, plus facile, je sais la chute, toujours plus longue, toujours plus bas. Je sais le désespoir, je sais l’indifférence, quand tu en as tellement bavé, quand ta conscience est tellement engourdie des coups qui tombent que tu finis par te détacher d’elle. Ou elle de toi. Je sais l’oubli que tu ne crains plus, que tu attends sans états d’âme. Je sais la mort à laquelle tu te résignes.
Oui je sais. Mais ne crains pas. Pour toi, j’ai vaincu le monde.

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